Atteindre ses objectifs dans son pays d’accueil : une question de détermination.
Après trois (3) portraits de femmes immigrantes, ce mois-ci, la rédaction d’Integrer a choisi de présenter une nouvelle personne, un homme qui, tout comme notre dernière invitée, habite la ville de Québec. Il est médecin résident et vit dans la belle province avec sa famille depuis près de 10 ans. Nous vous invitons à découvrir le docteur Aimé Kazadi.
Bonsoir Aimé, merci d’avoir accepté de partager votre expérience québécoise avec nos lecteurs. Qui est Aimé Kazadi, de quel pays êtes-vous originaire ?
Aimé Kazadi Lukusa est mon nom, je suis né à Kisangani en République Démocratique du Congo en Afrique centrale où j’ai vécu mes premières années. Par la suite, mon papa qui était un officier de l’armée a été muté à Kinshasa, la capitale. C’est donc dans cette ville que j’ai effectué mes études secondaires et universitaires. J’y ai également débuté ma carrière de médecin avant de m’envoler pour la Belgique pour compléter une formation clinique en hémato-oncologie pédiatrique.
Depuis combien de temps êtes-vous installé au Québec? Et pourquoi avoir opté pour la ville de Québec ?
Mon épouse et moi sommes arrivés dans la province du Québec en avril 2010 en provenance de Bruxelles en Belgique. Après plusieurs déplacements à l’étranger au service de certaines organisations internationales, j’ai décidé de me poser dans un pays dans lequel nous mènerons une vie plus stable. C’est ainsi qu’elle et moi avons porté notre choix sur la province du Québec. Montréal a été notre ville de départ parce que nous y avions des attaches. Ce qui nous a vraiment été bénéfique parce qu’il est important d’avoir un réseau social sur lequel on peut compter afin de cerner les réalités du nouvel environnement dans lequel on compte évoluer.
En ce qui me concerne cela m’a permis d’accélérer mes démarches au plan professionnel et très vite comprendre ce qui était faisable et éviter ainsi des surprises désagréables. Je dois dire que les conditions et exigences d’accession à la profession de médecin en Amérique du Nord (au Canada et aux États-Unis) sont assez contraignantes pour tout(e) médecin immigrant(e) nouvellement arrivé dans la province, souhaitant s’insérer professionnellement.
Pour ce qui est de mon intégration dans la ville de Québec, j’y suis arrivé pour débuter ma résidence en tant que médecin en santé publique en 2014. C’est une ville que j’ai appris à apprécier à sa juste valeur bien que je me considère comme montréalais au départ. J’y demeurerai tant que mon métier me le permettra.
Pouvez-vous nous parler de votre secteur d’activité et pour quel organisme vous travaillez?
Je suis médecin résident en santé publique et travaille pour le compte du CIUSSS de la capitale nationale à la direction de la santé publique.
Alors en quoi consiste concrètement la médecine de santé publique, quel est le le travail d’un médecin en santé publique ?
La santé publique est en fait ce domaine de la santé, un peu méconnu du grand public qui, bien que ne relevant pas des soins curatifs, se rapporte à différents facteurs qui influent sur la santé. Je prends l’exemple de la grippe et les informations sur la nécessité des populations à se faire vacciner avant la saison hivernale; ce travail est effectué par la médecine de santé publique. Par exemple la problématique sur les questions de prévention de l’obésité et les recommandations faites pour lutter contre ce fléau, sont généralement le fruit du travail des équipes multidisciplinaires de santé publique dans lesquelles travaillent des médecins spécialistes en santé publique…
Donc, de manière générale, les actions de surveillance de l’état de santé, de promotion de la santé, de protection de la santé, de la prévention des maladies et des blessures ainsi que la préparation aux mesures d’urgences sont du ressort de la santé publique. Cette responsabilité d’action nous est accordée par la loi.
Avec le recul, si vous aviez un choix à opérer, feriez-vous de nouveau une demande comme résident permanent au Québec ?
Si c’était à refaire, je le ferai de nouveau. Cependant, je reverrai certains détails parce qu’avec le recul, on se rend compte très souvent des choses à revoir suite aux réussites et aux ratés.
Quels conseils pouvez-vous donner aux nouveaux immigrants pour une intégration rapide et réussie ?
Je veux juste les interpeller sur quelques aspects importants.
- La nécessité de se fixer des objectifs pour leur cinq (5) premières années sur le territoire
- Prendre en compte l’importance d’appartenir ou de se faire un réseau de ressources car tout ne se limite pas qu’à la région de résidence. Encore faut-il que vous ayez un réseau qui puisse vous fournir les bons plans !
- Mettre la croix sur son ancienne vie. Accepter et intégrer le fait que l’on ouvre la page d’une nouvelle vie. Ce qui est un préalable à une bonne intégration. Tout de suite on acceptera aisément les différences sur les plans professionnel, logistique, le système de santé, les droits et responsabilités.