Décembre 2020 avec Julien Éric Alima

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Après sept (7) mois d’absence en raison de la situation sanitaire exceptionnelle que connaît le monde depuis mars 2020, votre magazine vous revient avec un invité tout aussi exceptionnel. Quelqu’un qui s’est orienté dans l’un des secteurs d’activité les plus dynamiques présentement dans le monde : l’informatique.

Notre invité est un analyste fonctionnel et travaille au sein d’une organisation dans la ville de Québec pour le compte de la firme Lévio Conseils. C’est une personne qui sait ce qu’elle veut et qui travaille d’arrache-pied pour atteindre ses objectifs. Originaire du Cameroun, un pays d’Afrique centrale il s’est installé dans la belle province en 2007. Nous vous invitons à découvrir monsieur Julien Éric Alima.

Bonjour Julien Éric, merci de nous recevoir pour partager avec nos lecteurs, votre histoire; votre parcours. Pour commencer : Qui est Julien Éric Alima ? De quel pays venez vous?

Votre réponse :

Je suis d’origine camerounaise. Je suis né à Yaoundé, la capitale du pays. Je suis issu d’une famille de 04 enfants et père d’une petite fille.

Nous sommes arrivés au Québec en fin d’année 2007 avec les parents, mes deux (2) frères, ma sœur et moi.

Nous ferons l’impasse sur votre parcours d’immigration et nous intéresserons uniquement à votre insertion dans la société québécoise. Comment s’est fait votre intégration ?

Votre réponse:

Je dois avouer que contrairement à beaucoup de personnes qui font face à d’énormes défis lorsqu’elles arrivent en pays étranger et peuvent plonger dans une sorte de mélancolie, j’avais cette chance d’être en compagnie des parents, de mes frères et ma sœur. Je n’ai donc pas été confronté à cette solitude, sur le plan social et relationnel, à laquelle font face de nombreuses personnes immigrantes qui arrivent sans famille. Mais sur le plan académique, j’ai dû faire preuve d’audace et surtout d’indépendance, sortir de ma zone de confort pour trouver ma voie.

Pouvez- vous nous expliquer, plus concrètement, ce que vous entendez par sortir de votre zone de confort ?

Votre réponse :

En fait à notre arrivée au Québec, j’ai effectué un cursus de trois (3) ans en Technologie Industrielle dans un Cégep de la ville de Québec ou nous étions installés. Les parents ont ensuite quitté la province pour le Nouveau-Brunswick, une autre province du Canada pour des raisons professionnelles. J’ai donc dû les suivre et me suis inscrit à l’université de Moncton en génie mécanique. Mais au bout de deux (2) ans, j’avais fait le tour et n’entrevoyais mon avenir nulle part ailleurs que là où les parents et nous avions atterri au départ. Mon choix était donc arrêté : m’établir à Québec. Il me fallait de ce fait quitter le doux cadre familial. C’est donc ainsi que je reviens dans la ville de mon premier amour et m’inscris à l’Université Laval en Génie Industriel. Au vu de mon intérêt marqué pour le cours de gestion des systèmes intégrés, l’enseignant responsable de ce cours me suggère de regarder une nouvelle filière qui est nouvellement ouverte à l’UQAR au campus de Lévis en baccalauréat en administration des affaires : la concentration gestion des technologies d’affaires. La session suivante, j’étais heureux de débuter ma formation à l’UQAR avec en prime, une reconnaissance des matières réussies à l’université de Moncton et à l’université Laval.

Parallèlement à mes études, je travaillais comme technicien en vérification fiscale chez Revenu Québec (un organisme parapublic) pour subvenir à mes besoins et assurer mes charges.

Comment s’effectue votre insertion dans le monde professionnel ?

Votre réponse :

Une fois mon baccalauréat et ensuite mon attestation d’études du second cycle obtenus dans la même concentration, je décide de suivre une formation certifiante au cégep Garneau. Je travaille en même temps chez Bell (l’une des principales compagnies de télécommunications du Canada) comme agent en recouvrement de créances. C’est au cours de cette formation qu’un de nos professeurs nous parle de recrutement chez Lévio Conseils. Il invitera ceux que cela intéressait à un 5 à 7 et d’y être avec son CV. C’est donc à la suite de cette rencontre que j’ai obtenu un précontrat que l’entreprise a confirmé quelques mois plus tard.

Je peux, en conclusion, dire au sujet de mon insertion dans le monde professionnel ici au Québec que je n’ai rencontré ni difficultés ni obstacles. Je ne pense pas que ce soit juste parce que ces métiers font partie des secteurs en pénurie! C’est aussi parce que je me suis donné les moyens d’être compétitif dans mon domaine. Je suis toujours en recherche de nouveauté dans le domaine et n’hésite pas à rechercher des formations qui apporteront une plus-value à mes acquis.

Pour clore notre entretien, quels conseils donnez-vous donc aux personnes immigrantes nouvellement installées dans la province et qui souhaitent réussir leur intégration socioprofessionnelle ?

Votre réponse :

Arriver dans un environnement totalement différent est une expérience très exigeante qui demande beaucoup d’énergie. En ce qui me concerne, je pense que ma jeunesse a beaucoup contribué à faciliter mon adaptation.

Il est également important de se connaître et de connaître à quoi on aspire. Cela est indispensable pour effectuer de bons choix et être déterminé à attendre ses objectifs. Je conseille aux nouveaux arrivants d’observer pour comprendre la réalité qui nous entoure. Faire une formation ce n’est pas tout, il est aussi nécessaire d’identifier les formations payantes et les secteurs d’activités qui vous permettront d’accéder assez rapidement au monde du travail.

Autre chose pour les plus jeunes qui veulent rentrer dans un Cégep ou dans une université, il est important d’aller à la quête de l’information et d’être en emploi ne serait-ce qu’à temps partiel lorsqu’on est encore aux études. Cela nous donne une expérience qui nous ouvrira facilement les portes du monde professionnel, une fois notre cursus académique achevé.

Enfin, ce que je souhaite que les personnes immigrantes comprennent, c’est le fait que nous sommes en Amérique du nord, dans une société compétitive et si l’on se laisse un temps soit peu aller, on sera dépassé et jugé moins compétent que les autres. Pour éviter de se retrouver « obsolète », il est important de toujours bonifier ses acquis avec des formations de perfectionnement ou des certifications. Ainsi vous serez toujours à la pointe dans votre domaine et aurez toujours une longueur d’avance sur les autres. Nous avons tous une place au Québec mais, nous devons opérer des choix judicieux et nous ajuster à la réalité de la culture du monde du travail.

Entretien mené par Marie Gisèle M.