Karine David, le Québec : la terre d’un nouveau départ

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Pour le mois de septembre, synonyme de rentrée pour de nombreuses personnes, nous avons choisi de faire revenir notre première invitée, madame Karine David qui est dans le monde éducatif. Elle est d’origine française et nous parle de son parcours.

Karine et son conjoint débarquent à Québec en 1993, ville dans laquelle ils passeront leurs cinq premières années en provenance de leur France natale. Ils rêvent de plus de perspectives et d’opportunités, et surtout d’un pays dans lequel ils peuvent s’accomplir et s’épanouir.

25 ans plus tard, devenue l’une des conseillères d’aide à la réussite à l’UQAR, campus de Lévis, c’est avec des yeux pétillants qu’elle nous narre son aventure québécoise.

Bonjour Karine, merci de nous recevoir ce matin pour partager votre expérience québécoise avec nos lecteurs. Après toutes ces années, comment pouvez-vous décrire votre histoire avec le Québec?

 Je la décrirai comme un rêve devenu réalité.

 Pouvez- vous être plus explicite?

 Je parle d’un rêve devenu réalité parce que lorsque nous avons débarqué dans la province en 1993, nous venions avec peu de certitudes. Nous quittions la France, plus précisément la région de Bourges, sans réelle assurance que  notre existence serait ce que nous imaginions. Cela dit, nous n’avions pas de plan arrêté. Nous nous sommes dit que nous saisirions les opportunités qui s’offriraient à nous une fois installés.

Pourquoi avoir opté pour la région de Lévis par la suite?

 En fait, nous nous étions accordés sur le fait que la meilleure manière de nous intégrer serait de sortir des sentiers battus. En général, la plupart des immigrants aiment bien  emménager dans des zones où ils peuvent facilement rencontrer les personnes de leur communauté (des villes comme Montréal). Cependant, à mon avis, cela leur fait manquer l’essentiel : s’ouvrir au peuple d’accueil et le découvrir. Nous avons donc opté au départ pour Québec  et, après quelques années, nous avons acquis une propriété en Beauce, vers Sainte-Marie.

Comment intégrez-vous l’UQAR?

Deux ans après  la naissance de ma fille en 1998, je suis obligée d’interrompre mes activités professionnelles pour m’en occuper. C’est ainsi que j’ouvre un service de garde à domicile et, pendant quatre (4) ans, je m’occupe de quelques enfants puis  je me découvre une fibre pour l’éducation. Lorsque je ferme la garderie plus tard, je décide donc  d’entrer à l’université (l’UQAR) pour obtenir un baccalauréat et une maîtrise en éducation. Au départ de la France, je possédais seulement  un  DEC.

Sur quoi porte exactement votre emploi à l’UQAR ? Dans le domaine de l’enseignement, certaines professions sont plus connues que d’autres. Pour un immigrant qui arrive nouvellement au Québec et qui est attiré par l’enseignement, qu’est-ce qu’un conseiller d’aide à la réussite ?

Un C.A.R offre aux étudiants les meilleures chances de succès dans leurs études en les aidant à s’intégrer à la communauté universitaire de l’UQAR et à progresser dans leur programme d’études respectif. L’équipe et moi-même  sommes en quelque sorte un relais qui permet aux étudiants de mieux cerner certaines matières. Nous offrons un accompagnement en français, en mathématiques, en méthodologie et un coup de pouce en bureautique. Nous offrons également aux jeunes étudiants une initiation au travail universitaire.

Il m’arrive  également de travailler avec certains  professeurs, car je suis très intéressée par  la recherche.

S’il vous était demandé aujourd’hui de refaire un choix, quel serait-il?

Je referai le même sans hésiter. Vous savez, les Québécois sont des personnes accueillantes et paisibles, qui sont de façon générale disposées à rendre service et tout le monde aime se sentir accueilli comme ça.

Pour clore cet entretien, quels conseils pouvez-vous donner aux nouveaux immigrants?

 Aux nouveaux immigrants, je conseillerai de ne pas se focaliser sur un seul endroit, juste parce qu’ils se sentent plus proches de leur communauté d’origine. Le Québec est vaste et de nombreuses régions s’ouvrent de plus en plus aux nouveaux arrivants. Certes, on fait face à la solitude au début et, parfois, aux regards curieux, mais très vite, les gens s’habituent à vous et vous adoptent. En tout cas,  c’est ainsi que s’est déroulée  notre expérience. De plus, la qualité de vie hors des grandes métropoles est de loin meilleure. En somme, je dois reconnaître que je suis vraiment heureuse au Québec.

 

Entretien mené par Marie Gisèle M.