Bonjour à tous, votre magazine reprend enfin ses activités après plus de deux ans de pause, due à la fois à la problématique de la Covid, et aussi à d’autres difficultés indépendantes de notre volonté.
Pour ce mois de mars 2024, nous avons décidé de signer notre retour en mettant la femme à l’honneur. Celle qui est notre invitée est originaire d’un pays situé en Afrique Centrale.
Elle s’appelle Aminata Mouely. Madame Mouely vit dans la région de la Lanaudière, et est chargée de communication de la ville de l’Assomption qui est située dans la même région, dans la province du Québec. Elle dispose de plusieurs cordes à son arc, et est investie dans plusieurs domaines d’activités. Elle est mariée, mère de famille et vit dans la belle province depuis 14 ans. Nous vous invitons à la découvrir.
Bonjour Aminata, merci d’avoir accepté de nous recevoir pour partager votre
histoire, parler de votre parcours avec nos lecteurs. Pour commencer : Qui est Aminata Mouely ? De quel pays êtes-vous originaire ?
Bonjour, je vous remercie pour l’invitation ; Aminata Mouely est une jeune femme
dynamique et bien occupée comme vous avez pu le constater (rires). Désolée de n’avoir pas été aussi prompte à répondre. Je suis originaire du Gabon, et suis diplômée en communication et politique de l’université de Montréal (UdeM). Parallèlement à mon emploi, je fais présentement un DESS en marketing, média et marques à HEC Montréal.
Pour ceux qui ne connaissent pas, la république du Gabon est un beau pays situé en Afrique centrale, un peu au-dessus du golfe de Guinée. Vous avez une vidéo dans le site qui permet à ceux qui entendent parler du pays pour la première fois, de se faire une idée en quelques images. Pour poursuivre, pouvez-vous nous conter votre parcours d’immigration ?
Mon périple vers le Canada a commencé en 2007, je venais d’obtenir mon diplôme d’études
secondaires au Gabon. À cette époque, l’université de Montréal (UdeM) accepte mon admission à une condition : que je sois âgée de 18 ans, et me propose de geler mon dossier pour une année académique. Tandis que l’université du Québec à Montréal (UQAM) m’accepte automatiquement, mais avec la réputation un tantinet négative que j’avais eue de cette institution, j’ai choisi d’attendre l’admission de l’UdeM. Le Gabon n’ayant aucun point de dépôt de demande de visa pour le Canada, j’ai entrepris mes premières démarches via DHL auprès de l’ambassade du Canada en Côte d’Ivoire, je vous épargne les détails des frais d’envoi, et de retour des documents.
Dans ce temps-là, la Côte d’Ivoire était en période de trouble politique et les activités de
l’ambassade étaient en stand-by. Un report répété des élections présidentielles, initialement prévues pour le 27 octobre 2007 puis reportées successivement au 30 novembre 2008, au 29 novembre 2009 et au mois de mars 2010, ont gelé toutes mes démarches pendant près de deux ans.
Pour rester active, je m’étais inscrite en faculté de droit à l’université Omar Bongo à Libreville. En 2010, après des moments de prières, j’ai eu la conviction de présenter finalement ma demande à l’ambassade du Canada au Cameroun. Cela m’a pris un déplacement d’un mois sur place à Yaoundé. Quelques semaines plus tard, j’ai finalement obtenu mon visa, et suis arrivée au Canada le 28 septembre 2010.
Depuis combien de temps êtes-vous au Québec ? Et pourquoi avoir jeté votre dévolu sur le Canada et particulièrement le Québec ?
Aujourd’hui ça fait 14 ans que je suis au Canada, et j’ai choisi le Québec parce que selon moi, l’intégration serait plus facile que le reste du Canada et j’avais déjà des contacts sur place (des amies à ma cousine).
Après 14 ans de vie dans la province, pouvez-vous brièvement dresser un bilan de votre séjour et nous dire si ce projet tient finalement ses promesses ?
Je dresse un bilan assez positif, il tient ses promesses, avec un peu de retard. Après 14 ans de vie ici, je me dis que j’aurais pu y parvenir plus tôt si j’avais été en contact avec une plateforme comme Integrer, parce que c’est par l’échange de connaissances que plusieurs sont éclairés et font des choix stratégiques pour réussir dans une société comme la nôtre au Québec.
Nous allons nous intéresser à votre fonction présente. Vous êtes chargée de communication pour le compte de la ville de L’Assomption. Pouvez-vous nous dire à quoi consiste exactement votre travail ? Quelle est la journée type d’une chargée de communication pour une ville ?
Pour être concise et précise, ce travail consiste à gérer les communications internes et externes de la ville et de tous ses départements selon le besoin du moment (loisirs, bibliothèques, travaux publics, le cabinet du maire, etc.) Une journée type est pas mal chargée, communiqué de presse urgent, mise à jour de l’intranet de la ville, diffusion de communication interne, création et promotion de visuels d’activités de la ville, conception et diffusion de l’info-ville aux citoyens aux deux semaines; gestion des réseaux sociaux, impression d’affiches et autres visuels pour la ville, communication avec les médias pour un sujet en particulier ou tel autre, conception de plan de communication stratégique d’évènements.
Si nous nous en tenons à votre parcours professionnel, nous constatons que vous avez un emploi que l’on qualifie d’emploi à bon statut social, surtout, dans un domaine dans lequel, les personnes immigrantes de la catégorie des minorités visibles sont peu représentées. Devons-nous conclure que les problèmes de discrimination à l’embauche n’existent pas ? Quels conseils, donnez-vous aux personnes immigrantes qui déclarent avoir été confrontées à cette situation ?
Les problèmes de discrimination à l’embauche existent réellement, ce que je tire aujourd’hui comme conclusion pour l’avoir moi-même vécu, les personnes issues de minorités visibles ont toujours beaucoup plus d’efforts à fournir, en termes d’excellence, d’engagement, d’intégration et de compétences. Je puis cependant vous assurer que quelles que soient les tactiques mises en place pour vous mettre les bâtons dans les roues, si vous êtes efficients, productifs et faites vos preuves, rien ne pourra vous arrêter.
Pour clore notre entretien, quels conseils pouvez-vous donner aux personnes immigrantes nouvellement installées dans la province, et qui ont difficile à trouver justement dans le domaine de la communication ?
Pour intégrer ce domaine, il est important de se tenir à jour avec des formations actuelles, le domaine de la communication a évolué et continue d’évoluer de façon fulgurante ces dernières années. La préparation aux entrevues reste un point crucial dans ce genre de domaine, vous devez toujours démontrer une longueur d’avance sur les défis et problèmes que peut rencontrer une entreprise, et leur proposer des pistes de solutions pour anticiper leurs besoins. Allez en entrevue, comme si vous deviez les questionner, eux, sur la qualité de leur entreprise, si elle est digne de vous accepter comme employé et pas l’inverse, pour le faire avec assurance, vous devez être conscient de votre identité.
Entretien mené par Marie Gisèle M. O
Integrer










